Les prisons américaines sont bien différentes des canadiennes et elles sont différentes entre elles aussi. Il y a les prisons fédérales qui sont divisées en plusieurs niveaux de sécurité. Parmi celles-ci il y a les prisons privées qui sont exclusivement pour les non-américains.
Il y a aussi les prisons d’état qui sont différentes pour chaque état. Je n’y ai jamais été car il faut être reconnu coupable d’un crime pour y être.
Les prisons de comté sont pour les gens qui sont en attente de procès ou ayant de petites sentences (dans l’état de New-York, c’est moins d’un an). J’ai été chanceux car j’étais dans l’état de New York et les conditions sont meilleures que dans d’autres états.
Il y a une autre chose qui est différente du Canada. Aux États-Unis il y a un code criminel fédéral et un code criminel différent pour chaque état. Si tu te fais condamner pour un crime fédéral, tu te retrouves dans une prison fédérale même si ce n’est que pour quelques jours. J’ai vu des gars arriver qui avaient des sentences de trois semaines.
J’ai été dans une cellule comme celle-là pendant 15 mois. La fenêtre était plus petite et inutile car on ne pouvait pas voir dehors (la vitre était givrée). Les seules fois où j’ai vu dehors pendant tout ce temps sont les 4 ou 5 fois où j’ai marché à partir du fourgon jusqu’à la Cour fédérale (~20 pieds) dans le centre centre ville de Buffalo. C’était quand même un des meilleurs endroits où j’ai été.
Il y a des prisons où il n’y a pas de toilettes dans les cellules et où les détenus doivent se retenir toute la nuit, ils ne peuvent pas envoyer de lettres, mangent exclusivement des sandwichs pendant des mois, doivent subir de l’endoctrinement religieux, porter des sous-vêtements roses…
À Buffalo j’ai passé une nuit dans une cellule qui ressemblait à celle-ci. J’ai été chanceux de ne pas y être longtemps. Les murs étaient en tôle et à chaque fois que quelqu’un utilisait son évier ou la toilette, tous les murs vibraient.
J’en ai parlé un peu plus dans mon billet extradition.
À la fin, aux États-Unis, j’étais dans une prison fédérale où je dormais dans un dortoir avec 60 autres gars. J’y ai été pendant trois ans. C’était un peu différent de la photo plus bas. Les lits étaient semblables, les matelas et couvertures identiques. Comme il n’y avait pas d’échelle, lorsque notre « bunkie » montait dans son lit, le lit au complet bougeait beaucoup. Mon lit était sur le coin d’un allée et tout le monde l’accrochait quand ils passaient. Comme les nuits étaient difficiles, la plupart des gens faisait des siestes dans le jour mais c’était difficile pour moi. Toutes mes possessions devaient entrer dans un petit casier d’environ un pied de large par 3 pieds de haut plus deux boîtes de plastiques qu’on mettait sous le lit. Ça prenait la moitié de l’espace sous le lit, l’autre moitié était pour mon « bunkie ». Il fallait que les lits soient faits à partir de 8h00 le matin. On pouvait dormir par-dessus les couvertures. Rien ne devait traîner. Pas de photo sur les murs, un magazine sous un matelas etc. Tout devait être impeccable.