Tu savais ce que tu faisais!
« Mais toi, tu savais ce que tu faisais. » J’ai tellement entendu cette phrase que ça en devient lassant.
C’est comme si tous les gens qui savent ce qu’ils font méritent de terminer en prison et d’avoir leur vie détruite pour le reste de leur vie.
Les gens qui sont intimes avec moi savent que je me suis informé à plusieurs reprises aux autorités avant de commencer mes activités, pendant et après.
J’ai rencontré la GRC et appelé Santé Canada avant de commencer ces activités.
Plus tard des gendarmes de la GRC sont venus me rencontrer chez moi pour me dire que pouvais continuer mes activités car il n’y avait rien d’illégal.
Après mon arrestation, Santé Canada m’a encore dit que je ne faisais rien d’illégal. Lors de la conférence de presse donnée après mon arrestation, on a dit que la seule raison pour m’arrêter était qu’il y avait une recette pour produire une drogue dans les colis alors qu’il n’y en avait pas.
10 ans après mon arrestation, la Commission des plaintes du public contre la GRC a confirmé que je n’avais enfreint aucune loi.
Il me semble que n’importe qui comprendrait que, peu importe s’ils étaient d’accord ou non avec ce que je faisais, il n’était pas normal que je me retrouve en prison des années et ruiné pour le reste de ma vie. Mais les gens semblent souffrir de distorsion cognitive.
Ce n’est pas la première fois que j’en parle. On dirait que les gens veulent se rassurer en se disant que ce qui m’est arrivé ne peut pas leur arriver, que tous les gens qui sont en prison méritent de l’être.
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Il y a plus de deux ans j’étais en voiture avec quelqu’un que j’aime beaucoup. Elle vivait une situation stressante et était souvent impatiente. C’était moi qui conduisait et il avait neigé. Après être arrivé au stationnement, il a fallu que j’avance la voiture de six pouces (15 cm) en faisant patiner les pneus un peu. Elle s’est mise à crier comme si on allait mourir. Je lui ai demandé ce qui se passait et elle m’a dit : « tu ne sais pas ce que c’est de tout perdre! » Wow! Une femme qui sait ce que j’ai vécu, qui a eu un dégât dans son condo complètement payé que l’assurance réparera et que j’héberge chez moi en attendant me dit qu’elle perdra tout ce qu’elle a et que je ne sais pas ce que ça veut dire.
Deux semaines plus tard je lui en ai parlé. Elle m’ai dit : « Oui mais toi tu savais ce que tu faisais ».
Mais qu’est-ce que ça veut dire? Je savais que je ne faisais rien d’illégal mais je savais ce que je faisais? !#$&%?!!
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Il y a quelques semaines j’ai parlé à mon frère. Le début de la conversation était à peu près normal mais, avec le temps, je remarquais qu’il était de plus en plus saoul. Malgré qu’il connaisse le « système » et qu’il ait fait de la prison plusieurs fois, il m’a dit « Daniel, je t’aime mais tu savais ce que tu faisais. »
Je lui ai alors demandé ce que je faisais. Comment aurais-je pu « savoir » que je me retrouverais en prison en ne faisant rien d’illégal? J’avoue que son état ne lui permettait plus de dire des choses cohérentes.
Mais on dit : « in vino veritas« . Quand tu es ivre, tu dis la vérité.
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Mon amie et mon frère croient que c’est normal ce qui m’est arrivé, je savais ce que je faisais.
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C’est ma réalité. Certaines personnes censées m’aimer croient que je méritais la prison et ce qui m’est arrivé. Je sais que ce n’est pas conscient mais c’est ce qui sort lorsqu’ils/elles sont sous pression.
