Le syndrome post traumatique en prison?
Dernièrement j’ai lu un article du Guardian qui parle du syndrome post traumatique chez les gardiens de prison. Selon cet article le taux de suicide chez les gardiens de prison américains seraient le double de celui de la population « normale ».
Il semblerait que leur travail est relax 95% du temps mais qu’ils ne savent jamais quand une « situation » peut arriver.
But even off-duty, the guards are always on edge. At an interview over lunch, Jeff Hernandez, another CO at Oregon state penitentiary, requested to swap places at a restaurant so he could sit facing the entrance of the room. This is a common quirk among those working in corrections.
Même lorsqu’ils ne sont pas au travail, les gardiens sont toujours sur leur garde. Pendant une entrevue [un gardien] a demandé pour échanger de place au restaurant pour qu’il puisse être assis faisant face à l’entrée.
J’ai vécu ça. Parce que en prison, il faut que tu puisses voir qui peut s’approcher de toi. Depuis ma sortie c’était souvent inconscient. Je m’apercevais des fois que j’avais choisi la pire place où m’asseoir seulement pour avoir le dos au mur. Ça m’a pris beaucoup de temps pour me défaire de cette habitude. Mais c’est encore un réflexe. J’arrive dans un restaurant, j’observe la table et les alentours et je fais l’effort conscient de laisser la meilleure place à ma compagne.
As soon as a CO enters a prison, he or she goes into battle mode.
Aussitôt qu’un agent correctionnel entre en prison, il se met en mode « combat ».
Les détenus le vivent 24 heures par jour, 7 jours par semaine.
COs say working in prison has significant long-term effects on your personality. Van Patten said the job changed him within six months.
Les agents disent que travailler en prison a des effets à long terme significatifs sur la personnalité. Van Patten dit que cet emploi l’a changé en moins de six mois.
J’ai fait six ans de prison dans des conditions pas faciles. Est-ce que ça m’a changé? Duh!
Ces gardiens se plaignent, avec raison, de ne pas avoir d’aide.
Imaginez maintenant l’aide que l’on donne aux détenus lorsqu’ils se plaignent qu’ils sont « stressés ».
Imaginez que ces gardiens ont des problèmes avec 40 heures par semaine en prison et qu’ils sont du « bon » côté des barreaux. Qu’ils peuvent voir leur famille tous les jours.
Imaginez que les détenus sont 24 heures par jour dans ce milieu.
Imaginez que vous partagez votre cellule avec meurtrier dangereux ou une personne n’ayant pas toutes ses facultés mentales et qui passent ses nuits à crier à des ennemis imaginaires.
Imaginez qu’un seul mot mal interprété peut dégénérer et qu’un groupe complet de personnes veulent vous battre.
Imaginez ne pas être capable de ne pas entendre les bruits, les cris, l’écho.
Imaginez que vous ne pouvez même pas vous réconforter en pensant à ce qui se passera à votre sortie car rien et personne ne vous attend.
Oui la prison m’a changé. Ce n’est pas toujours facile.
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