Fouille par « tapotement »
Dans les prisons fédérales américaines, les détenus ne sont pas autorisés à rapporter de la nourriture de la cafétéria. Comme beaucoup de détenus rapportaient quand même de la nourriture, nous étions soumis à des fouilles « au hasard ». Je dis au hasard parce que nous, les blancs, savions que c’était plus facile. Lorsqu’un de mes amis s’est fait fouiller, le gardien lui a dit : « Désolé, mais je dois fouiller un blanc de temps à autre ». Mon ami lui a répondu : « Fais attention, j’ai un gâteau dans ma poche ». Le gardien lui a répondu : « OK, je ne vais pas l’écraser ».
Quoi qu’il en soit, les fouilles se font généralement par derrière, comme la photo en entête mais certains gardiens le faisaient par devant car, la plupart du temps, la nourriture “volée” était cachée à l’avant de notre corps, plus bas que le nombril, sous la ceinture ou encore plus bas.
Un jour, je sortais de la cafétéria et un gardien a commencé à me fouiller. Il m’a caressé les testicules et, avec un grand sourire, sachant que je ne pouvais rien y faire, m’a dit : « Tu aimes ça, tapette* ? »
En prison, nous vivons trop souvent ce genre de situation. Certaines personnes utilisent leur pouvoir de façon malveillante et on se sent en colère et impuissant.
Ce jour-là, j’ai regardé le gardien dans les yeux et je lui ai répondu : « Je ne sais pas, entre toi et moi, qui semble le plus apprécier ça ? »
Il ne m’a jamais retouché les testicules.
*Je n’aime pas ce mot et, en réalité, il m’a dit « faggot ».