Le service correctionnel…
Lorsque j’étais encore en prison aux États-Unis, j’ai reçu une lettre du Service correctionnel du Canada disant que j’avais été accepté pour mon transfert vers le Canada pour y terminer ma sentence. Je devais lire toutes les conditions et, si je les acceptais, je devais signer le document et le retourner. Dans ces conditions il était écrit que ma date de remise en liberté conditionnelle totale était déjà dépassée mais que la Commission pouvait prendre jusqu’à six mois après mon arrivée pour me rencontrer et décider si je pouvais être libéré. Il y était aussi écrit quel serait mon accusation canadienne : Complot d’importation d’une substance à l’annexe VI. C’était comique car cette substance n’est devenue illégale que 40 mois après mon arrestation.
J’ai accepté ces conditions et j’ai été transféré le 15 juin 2012. Malheureusement arrivé au Canada je suis tombé sur une agente de libération conditionnelle (ALC) qui n’était pas tellement gentille (je pèse mes mots). Elle a usé de toutes sortes de stratagèmes pour faire retarder mon audience devant la Commission. Ça a pris un peu plus de 11 mois. Elle voulait encore retarder mais j’ai refusé. Elle a rédigé un plan correctionnel où elle racontait toutes sortes de mensonges comme le fait que j’avais plusieurs maisons, j’avais effectué de nombreux voyages à l’étranger etc. Je me serais même inventé une maladie sans consulter de médecin. Le pire est que, dans son rapport, le chef d’accusation avait été changé pour Complot d’importation de substances aux annexes III et VI. C’est très différent. L’Annexe VI est pour les précurseurs comme pour l’acétone qui peut être trouvé en quincaillerie. L’Annexe III est pour des drogues comme les amphétamines. Pourtant tous les documents précédents rédigés par d’autres agents ne contenaient que l’annexe VI.
Mon audience devant la Commission s’est bien passée. Les commissaires n’ont pas aimé qu’elle ait écrit que j’avais profité d’une loi nébuleuse. Ils ont dit à mon ALC que ça n’existait pas des lois nébuleuses. C’est légal ou ça ne l’est pas et que dans mon cas, ce que je faisais n’était pas illégal. Ils avaient aussi d’autres problèmes avec elle comme le fait que j’aurais eu de mauvaises fréquentations etc. Ils m’ont donc laissé sortir à la maison de transition (semi-liberté) que j’avais demandée pour une période de six mois.
Maintenant il reste moins d’un mois avant la fin de ce six mois. L’ALC que j’ai ici a rédigé son rapport où elle recommande que je sois en libération conditionnelle totale. Par contre il reste ce fameux chef avec l’annexe III. Lorsque j’ai demandé à mon ALC pourquoi c’était encore là, elle m’a dit que ce chef ne se change pas, c’est dans le système. Je lui ai expliqué que ce chef était différent et qu’il y a donc quelqu’un qui l’a changé. Elle m’a dit qu’elle vérifierait mais je ne m’attends pas vraiment à une réponse.
C’est vrai que ça ne change pas grand chose dans ma vie mais je me dis que si quelqu’un s’est donné la peine de changer ce chef, c’est qu’il doit y avoir une raison. Ça vaut donc la peine d’investiguer pour savoir qu’est-ce qui se passe. Je me suis fais souvent prendre avec des détails lorsqu’il était trop tard pour faire quelque chose. C’est vrai que j’ai déjà mentionné que je suis présentement en prison pour un chef qui n’existait même pas lors de mon arrestation. C’est peut-être la raison pourquoi quelqu’un l’a modifié.
Encore autre chose avec laquelle il va falloir que j’attende des années pour recevoir une réponse.